jeudi 17 septembre 2009

Le gars dla 88.

Ce matin, comme à tous les matins depuis maintenant un an, j'ai pris l'autobus.
L'autobus bondé de 7h du matin. Celui qui nous amène à l'école beaucoup trop d'avance et qui m'oblige à boire des boissons énergisantes pour rattraper le sommeil perdu. Cet autobus avec ce même conducteur depuis des années, un monsieur bête qui ne me reconnais pas malgré notre covoiturage hebdomadaire. Je déteste les gens qui ne me reconnaissent pas. Je les haï presque autant que ceux qui font semblant de ne pas me reconnaitre... Je déteste trop de gens.

Ce matin je suivais la routine des autres matins. J'étais aussi fatiguée, aussi découragée et aussi insociable qu'à l'habitude. Comme toujours, à l'arrêt d'autobus, je m'amusais à compter combien de chauffeurs avaient le doigt dans le nez. Un jeu imbécile seulement amusant à 7 heures du matin. Par chance, mon arrêt est stratégiquement placé devant une belle province. C'est pour nous changer les idées j'imagine, m'arracher de mes jeux idiots. L'air sentait le bacon et moi je sentais la vanille. Un duo imbattable. Ce jour là, on devait être six à l'arrêt d'autobus. Six personnes qui avaient l'intention d'entrer dans un autobus déjà trop plein. J'avais la mauvaise impression que les 20 minutes prochaines minutes allaient être passées debout dans le milieu de l’autobus près d'un gars quelconque qui avait oublié de prendre sa douche ce matin là...

C'est à ce moment que j'ai su. J'ai su que je savais que j'avais su. J'ai su que mon devoir était de dépasser tous mes amis du transport en commun. Je voulais une place assise. J'aurais une place assise. Par expérience, je savais qu'il restait toujours environ un siège à ce jour de la semaine là. C'était donc ma mission de la journée. Une mission qui n'allait certainement pas être échouée. Quand j'ai un but, je fais tout ce que je peux pour le réaliser, croyez-moi. Je me suis donc placée stratégiquement pour voir l'autobus arriver avant les autres. J’étais fière de moi. Je me suis positionnée près d'un gars qui semblait lui aussi vouloir entrer premier dans l'autobus bondé. L'attente semblait déjà trop longue.

30 secondes plus tard l'autobus était devant nous. Le gars et moi étions à égalité devant la ligne d'arrivée. Mon adversaire à tourné la tête vers moi, pour me déconcentrer. Il m'a fait un sourire. Un sourire comme j'en avais jamais vu auparavant. Jen fond pour les sourires. J'suis tombée en amour ce matin là. Un amour qui ne allait durer que 5 secondes.

Il m'a murmuré, avec une voix enrouée lui aussi: «Les dames d'abord.», puis ma laisser entrer en premier. J’ai dis bonjour à mon grand chum le chauffeur, et je me suis installée à la dernière place assise de l'autobus.

J'ai gagné la course ce matin là et croyez moi, j'en gagnerais d'autre.
Mission accomplished.

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